Venouse

Quelques bribes de l'histoire de Venouse

La commune de Venouse est très ancienne, Saint-Auraire évêque d'Auxerre la cite dans son règlement en 572. C'était alors le seul village érigé en paroisse dans cette partie du diocèse d'Auxerre. Son sol fertile y avait fixé des habitants dés le temps de l'établissement des Francs en Gaule. Les anciennes chroniques l'appellent "Vendosa, Vennosa, Venosa, Venousia, Venussia".
En 1127 l'évêque d'Auxerre nomme cette paroisse "Venonzia cense praedium", le domaine de Venouse. Un prêtre appelé Bernard mort au onzième siècle, légua aux chamoines d'Auxerre ses maisons, son jardin et sa vigne de Venouse.
Vers 1740 on découvrit environ vingt tombeaux en pierre à quelque distance de l'église.
En 1296 l'Abbaye de Pontigny acheta la terre de Venouse de Jean de Vergry, maréchal de Bourgogne pour la somme de 1500 livres tournois. L'année suivante, Philippe Le Bel en confirmant l'acte de vente dit que cette terre rapporte 55 livres 8 sous 6 deniers par an.
La reine Jeanne comtesse de Champagne de qui relevait le fief donne son approbation à cette vente. En changeant de domination les habitants de Venouse trouvèrent un gouvernement plus doux et ne tardèrent pas à être affranchis des lois de l'esclavage. L'acte de cette faveur signalée fut passé à Saint Florentin en 1346. Les habitants de venouse rendirent à Saint Florentin au nombre de 70 qui paraissent tous chefs de ménage.
Les droits de succession qui allaient jusqu'à présent au seigneur purent être transmis aux plus proche parents. L'impôt total pour 1346 fut fixé à 15 livres tournois qui devaient être payées en la borserie (trésorerie) de l'église de Pontigny le jour de la fête de Saint Andier. L'acte fut scellé du scel et contre-scel de la prévôté de Saint Florentin en présence de témoins le mercredi après la fête de Saint Martin d'Hiver.
A cette époque la commune de Venouse était florissante : les franchises qu'elle venait d'obtenir répandirent la joie dans toutes les familles. Une ère nouvelle de prospérité et de bonheur semblait s'ouvrir devant elle, lorsque la guerre civile, le passage des troupes ennemies, la peste, vinrent presque anéantir cette commune.
En 1448 il n'y avait plus que 5 habitants, ils présentèrent une pétition à Etienne, abbé de Pontigny, pour obtenir la diminution des impôts qui étaient toujours de 15 livres tournois. L'abbé et les religieux accueillirent leur plainte avec empressement : l'impôt fut réduit depuis 10 sous tournois pour le plus riche jusqu'à trois sous quatre deniers et à deux sous six deniers pour la femme veuve. Les religieux désirant contribuer par tous les moyens possibles à relever cette commune accordèrent aux habitants la permission de prendre dans leur forêts du bois pour bâtir et leur renouvelèrent la permission de conduire leur bétail dans les pâturages communaux de l'abbaye.
Claude de Bellanger, écuyer, seigneur de la Motte et de Rouvray morts en 1676 et Louis la Motte son fils, aussi seigneur de Rouvray en 1708 sont inhumés dans l'église de Venouse dans laquelle on voyait autrefois plus de vingt tombes avec des inscriptions formant le pavé de l'église. Plusieurs appartiennent aux prieurs de Venouse, de Rouvray et de Pontigny, car le même prieur réunissait tous ces titres.
Dés 1288 Venouse était un prieuré de Saint Etienne d'Auxerre. Le prieur avait le titre de chanoine régulier. Au quinzième siècle le prieur curé jouissait du droit de dîme, pouvait conduire son bétail dans les usages y prendre du bois pour l'usage de sa maison ainsi que pour bâtir et clore ses héritages. Les nobles et les riches particuliers décédés à Pontigny étaient aussi transportés à Venouse comme étant la même paroisse à moins qu'ils n'aient obtenu la faveur d'être inhumés dans l'abbaye. De Venouse dépendait le village de Souilly.

Crédits photographies : M. Patrick RODOT